Entretien : Thierry Baron, directeur du LTM, porteur du projet Need for IoT

Catégorie(s) : Actualités, Entretiens, Innovation & société, MINATEC

Publié le : 5 avril 2021

L’économie matière, une priorité nouvelle pour la microélectronique


Pourquoi l’UGA, Grenoble INP, le CNRS et le CEA ont-ils lancé en 2018 Need for IoT, un projet commun sur la nanoélectronique durable ?

T.B. : L’initiative est venue de chercheurs du LTM et du Leti. Ils voulaient anticiper face à la raréfaction de certains matériaux – cobalt, gallium, indium, germanium, platinoïdes, etc. – et à ses impacts sur la filière microélectronique, en particulier les objets connectés. Pour mémoire, un smartphone contient plusieurs dizaines de matériaux critiques, issus exclusivement de Chine, d’Afrique du Sud et d’Amérique latine.

Ce constat est déjà largement partagé. En quoi innovez-vous ?

Le secteur de l’énergie se préoccupe de sa chaîne d’approvisionnement depuis longtemps, c’est vrai. Mais en 2018, la priorité de la microélectronique était encore l’amélioration des performances ! Nous avons innové en lançant huit thèses sur dix laboratoires, et en croisant deux approches : les sciences physiques, objet de cinq thèses, et les sciences humaines et sociales qui en représentent trois.

Des résultats intermédiaires après deux ans de travail ?

L’une des thèses a produit un premier démonstrateur de photodétecteur dont le volume de matériaux critiques (GaSe, InSe) est divisé au moins par 1000, au prix certes de performances dégradées. Restons patients : il faudra cinq à dix ans pour accoucher de vraies solutions industrielles. Need for IoT a aussi créé un webinaire grand public et un jeu sérieux pour les étudiants et les entreprises : notre sujet concerne tout le monde.

Contact : thierry.baron@cea.fr

* tout sur Need for IoT : bit.ly/MINATEC_NeedforIoT

En naviguant sur notre site, vous acceptez que des cookies soient utilisés pour vous proposer des contenus et services adaptés à vos centres d’intérêts. En savoir plus
X